THEZAN DES CORBIERES
Le Mont Mija
Le calendrier des randonnées du dimanche s'adapte en fonction des aléas de la vie quotidienne des accompagnants plus ou moins sexagénaires dont les genoux et autres zones dorsales peuvent parfois accuser une faiblesse passagère malgré leur motivation sans faille.
Tout ça pour dire que je suis chargé de guider les onze marcheurs du jour (on aurait pu faire un foot) sur les terres de Thézan-des-Corbières, petite commune de l'Aude ayant une population d'environ cinq cent habitants.
La boucle envisagée, d'environ 13 km laisse apparaître sur la carte topographique un certain nombre de lieux qui paraissent intéressants.
Malgré une météo qui laissait présager pas mal de chaleur, la journée commence agréablement avec un petit vent frais et des passages nuageux.
Les chemins ruraux nous conduisent à travers vignes à la campagne de la Grangette où un panneau d’accès interdit nous fait légèrement décaler l'itinéraire.
Le domaine suivant, par contre, est libre d'accès et pour cause : en semaine on y vend du vin. Il s'agit de l'imposant château de Caraguilhes qui possède un vignoble de 135 hectares sur le terroir de Boutenac, cultivé en bio depuis les années 90. À l'arrière du domaine, Alain déniche plusieurs palettes chargées de bouteilles cachetées dont l'état d'abandon nous laisse perplexes mais il n'y a personne pour expliquer le pourquoi du comment.
Nous quittons enfin les routes asphaltées avec pour objectif le " trou de l'ermite " signalé sur la carte IGN. Las, l'ermite en question a dû poser une RTT car il n'y a pas plus de grotte que de beurre en branche. Nous pensons qu'il s'agit d'un trou dans la falaise qui surplombe le début du cirque de Viviès qui nous accompagnera tout le long de la partie sud du trajet. Il s'agit d'une dépression boisée entourée de falaises dont la pierre est parfois rosée.
Un entablement bien situé, dominant le cirque sera notre salle à manger du jour. Un nuage opportun ainsi qu'un léger vent nous font supporter l'absence d'ombre ; le paysage est magnifique. Dans le voisinage est mentionnée la source du Crapaud. Mais il n'y pas une goutte d'eau. Avec Martine nous tombons d'accord pour la situer en haut d'un talweg (merci Alain pour la définition) où de l'eau semble avoir coulé à l'époque.
Après le café et les douceurs de Marie-Claude, nous redémarrons.
Les nuages ont disparu et il s'agit à présent de gravir le mont Mija, point culminant de la commune (312 m). Les calories accumulées s'évacuent au fil de la montée sous le soleil.
Nous franchissons proprement une clôture électrique et les pâturages laissent place à une longue descente vertigineuse et plutôt casse-gueule que nous abordons à petits pas pour rejoindre la plaine viticole.
L'objectif suivant, la grotte de la Caune Rouge, occupée pendant la préhistoire, ne sera pas atteint : nous avons loupé le sentier qui y grimpe à moins que l'implantation de clôtures l'ait fait disparaître. Par ailleurs, la motivation pour faire une dernière montée n'est plus là.
La rando du jour se terminera donc par un cheminement tranquille dans l'ombre agréable d'une pinède.
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